Par Jacques-Alain Miller – Paris, le 11 juin 2017
La psychanalyse finira-t-elle par rendre les armes devant les impasses croissantes de notre civilisation, comme Lacan l’évoquait un jour de déprime ou de colère alors que les notables de son Ecole, l’Ecole freudienne de Paris, se refusaient à avaliser sa « Proposition du 9 octobre 1967 sur le psychanalyste de l’Ecole » ? Cela n’est pas écrit.
Les Ecoles du Champ freudien sont depuis longtemps ce que Lacan désirait qu’elles fussent, des refuges contre le malaise dans la civilisation. Depuis que les instances responsables de l’Ecole de la Cause freudienne, emmenées par sa présidente, Christiane Alberti, et celles d’Uforca, sur ma demande, ont adopté d’enthousiasme ma proposition de prendre position publique 1) contre Marine Le Pen et son parti, 2) pour la démocratie et l’Etat de droit, et que la grand majorité des membres s’est lancée avec fougue dans une campagne nationale de Forums républicains et anti-Le Pen, on voit mieux comment l’ECF flanquée de ses satellites, Uforca, ACF et CPCT, pourra devenir ce que, au moment de créer son Ecole, Lacan appelait avec une énergie qui témoignait à mes yeux du meilleur de l’esprit guerrier de la nation française, « une base d’opération » visant à la fois à reconquérir le Champ freudien sur l’IPA et à triompher des impasses de civilisation menaçant l’existence même de la psychanalyse.
L’attention portée depuis le 1er mars de cette année au combat politique en France ne m’a pas fait oublier pour autant qu’aujourd’hui, par l’effort continué de plusieurs générations d’analystes, il n’y a pas une Ecole mais sept : l’ECF, l’EOL, l’EBP, l’ELP, la SLP, la NLS et, dernière née, la NEL.
Une fois Macron élu le 7 mai — et sitôt réduite une révolte locale et subalterne venue de l’EOL qui jouait de fait le même rôle que la fronde des notables en 1967, à savoir entraver le mouvement en avant — j’ai pensé qu’il convenait de transférer à l’échelle mondiale les leçons de l’expérience française. Aussi bien ai-je créé le 14 mai dernier « la movida Zadig », ZERO ABJECTION DEMOCRATIC INTERNATIONAL GROUP.
Ce dimanche 11 juin, au lendemain de la Conversation organisée à l’EOL par son Conseil sous la direction éclairée de son président, Gustavo Stiglitz, je peux annoncer que le Champ freudien dans son ensemble est désormais rallié à Zadig.
Le réseau politique lacanien mondial ne se confondra pas avec l’AMP ni avec ses Ecoles, il en constitue plutôt une extension au niveau de l’opinion. A ce titre, il bénéficiera partout de l’appui de nos institutions et fera partie du Champ freudien au sens élargi du terme. Quant aux procédés de Zadig et aux causes qu’il défendra à l’échelle nationale et au niveau transnational, tout est à inventer. Notre initiative concernant la crise vénézuélienne et la pétition Pasolini sont un commencement. Dans le cadre fixé par mes premières décisions, champ libre aux initiatives !
C’est donc : « Champ freudien, année zéro ». Tout recommence, sans être détruit, pour être porté à un niveau supérieur. Par un effet d’après-coup, je saisis maintenant pourquoi j’avais interrompu mon cours en 2011.
C’était la conséquence de la baisse de mon transfert au Champ freudien, induite par le sentiment d’échec qui m’habitait depuis que j’avais dû constater que l’ensemble des membres de l’ECF s’étaient ralliés au projet Freda qui se proposait de remplacer le modèle d’Ecole promu par Lacan par celui d’une association de psychothérapeutes occupée à chasser les subventions et obéissant aux impulsions d’une association, l’association Aurore, connue pour relayer avec son argent les instructions du ministère de la Santé. Ce projet de liquidation était sur le point d’être réalisé quand seul je me mis en travers.
De plus, le Champ freudien semblait avoir atteint en 2011 son nec plus ultra. Je me voyais moi-même prisonnier du monde que j’avais créé, ce Champ freudien régi par les algorithmes dont je l’avais muni, et fonctionnant sans moi, comme je l’avais désiré. Il ne me restait plus qu’à mouliner mon cours jusqu’à la mort. La malédiction du « pratico-inerte » (Sartre) était sur moi. L’arrêt de mon cours sempiternel m’apparaît aujourd’hui comme un effort désespéré pour échapper à la pétrification et renouer avec le réel de la vie.
La page est tournée. Jam 2 reprendra le cours de Jam 1 sous une forme renouvelée. Mon idée est d’engrener désormais sur mon travail celui de divers collectifs du Champ freudien qui se porteront volontaires.
Il est d’ores et déjà acquis que cela se fera en Italie sous la forme de ce « Séminaire de politique lacanienne » que je codirigerai à Turin avec Rosa-Elena Manzetti le 8 juillet prochain, puis à Rome, Bologne et Milan, avec Di Ciaccia, le couple Francesconi et Mazzotti, et Focchi. Ce sera le « Séminaire Point de capiton » que j’ai décidé d’entamer dès le 24 juin prochain à Paris, et qui sera filmé pour être mis en ligne. Ce sera à Buenos-Aires le « Séminaire Clipol » (clinique et politique) que je propose à l’approbation des collègues argentins, et qui se tiendra en décembre prochain à l’occasion du voyage que je ferai à Buenos Aires pour y recevoir un doctorat universitaire honoris causa, à l’initiative d’Osvaldo Delgado que je remercie. Ailleurs dans le Champ freudien, tout est ouvert.
Je ferai le point durant la semaine qui s’ouvre sur les réseaux Zadig créés ou en formation dans le monde, sur le réseau dit « Canal du 1 », sur le programme des Séminaires de Paris et de Turin. Etc.
J’étais là avec mon amie Mireille Cardot — Lacan tiqua sur son nom quand je la lui présentai — quand Lacan lut en juin 64, devant moins de cent personnes réunies dans le salon de Sylvia au 3, rue de Lille, sa « Note adjointe » à l’Acte de fondation. Après avoir parlé du « comité d’accueil dit Cardo », il dit ceci, qui reste à mes yeux un enjeu majeur : « Le succès de l’Ecole se mesurera à la sortie de travaux qui seront recevables à leur place. »
C’est cela dont il s’agit avec ce Séminaire démultiplié : inscrire à jamais l’enseignement de Lacan dans le discours universel.
Lettera aperta della Scuola Brasiliana di Psicoanalisi in difesa della Democrazia
Mercoledì 10 ottobre, dopo o risultati del primo turno delle elezioni presidenziali in Brasile, la Movida Zadig Brasile “Doces e Barbaros”, ha organizzato una serata di conversazione dal titolo “Psicoanalisi e Democrazia”. E’ stata redatta, in seguito a questa conversazione, la lettera aperta della EBP che potete leggere qui di seguito.
Politica e psicoanalisi: la rete Zadig
Joaquín Caretti – Organizzato attorno all’Associazione Mondiale di Psicoanalisi (AMP), si sta producendo un interessante dibattito nel mondo della psicoanalisi lacaniana. Quest’associazione, in un atto inaugurale, a partire dall’iniziativa di Jacques-Alain Miller, ha deciso di creare una rete chiamata ZADIG…
L’ora di Zadig!
Adelia Natali – Zadig è un racconto filosofico di Voltaire ambientato in oriente durante il medioevo e prende il nome dal suo protagonista, il cui significato è “giusto”, “retto”. La tematica di questa storia è non solo una critica che Voltaire rivolge al sistema politico e religioso della società del suo tempo …